Je commence une série à la mine de plomb, où j'imagine des contrées émouvantes pour recueillir la mémoire des corps et raconter nos désirs en lutte. Je fouille dans les cartons de nos archives à "Mémoire des Sexualités", comme je glane sur les rivages les fleurs, pour raviver les fantasmes dans des scènes pittoresques aux montagnes escarpées, aux fleuves qui se faufilent, aux citadelles qui fument, à la façon des eaux-fortes flamandes des frères Doetecum (16e).
Avec ce dessin, j'ouvre une nouvelle histoire autour de la grotte St Michel d'eau douce à Marseilleveyre, où je viens dormir et me recueillir pour raconter l'intérieur de Garrigue, une vieille cavité sèche bouchée par l'argile et les éboulis concrétionnés.
Derrière les collines pelée de bois bas
Les touffes de pins lissées par le vent
Le ventre de garrigue.
Dans les griffures de lichens noir
Les fissures colmatées par le calcite
Brillent orange comme des trainées de soleil.
Au creux des gourres
Sur les roches patinées luisantes
Des vieilles émotions croupissent dans les flaques.
C 'était un dimanche après-midi. Je zonais mécaniquement sur Grindr, comme souvent, pour passer le temps. C'est comme ça que j'ai rencontré Evren, au coeur de l'automne, dans la lumière laiteuse des ciels de novembre. Venu de Berlin, Evren faisait son premier tour dans le Midi de la France. Ave lui, pendant nos promenades, j'avais l'impression de redécouvrir les paysages de Marseille, que je traverse pourtant quotidiennement. Evren connaît bien la méditerranée. Il a grandi sur les côtes turques, en face des îles grecques. C'est là-bas qu'il a appris le nom de toutes les plantes du maquis, et leurs usages. Marseille faisait sur lui l'effet d'une réminiscence. Après avoir picolé dans les bars, on a convenu spontanément d'aller visiter les Calanques le lendemain. On avait alors la vague idée d'y tourner quelques scènes. Livre de botanique, caméra et clémentines dans le sac, on se dirigeait...
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