J'ai découvert cet excellent article aux archives transpédégouines de Marseille (aka Mémoire des sexualités), dans Mec Magazine n° 6, Juillet 1988 (journal lancé par J. Le Bitoux et Audrez Coz, anciens de Gai pied. Il n'a eu aucun soutien médiatique, et n'a pas dépassé les 7 numéros).
Philippe Béraux et Jean Le Bitoux ont interrogé Marc, président du Club 25, un club S/M parisien comme il en existait peu. "L'ASMF (l'Association Sportive Motocycliste de France, plus allégoriquement association "S/M" de France, où il n'y a jamais eu de moto et pas de mecs S/M hormis quelques membres de province) c'est vraiment l'horreur suprême en la matière, la négation du S/M. J'attends encore qu'ils fassent la démonstration publique de ce qu'ils prétendent savoir faire".
Marc affirme que le S/M est avant tout un rapport de plaisir, de confiance et d'amour, et ne désigne pas uniquement des rapports "hard" et violents. C'est un point que je rappelle beaucoup à mes clients. Un rapport S/M est avant tout un rapport d'amour et d'émancipation.
Le S/M n'est pas "la technicité pour la technicité", mais "d'être amoureux a priori". On sort des codes et des catégories de l'amour "classique", pour se rapprocher de quelque chose de plus réel, de plus tendre et attentif.
Il détaille ensuite les différentes couleurs du S/M :
Le gris désigne le bondage, la momification, le cloisonnement dans cercueils, poches en cuire, sarcophages mous, cagoules... dans le gris, il n'y a pas de douleurs physiques, c'est un travail sur le mental, les angoisses...
Le noir fait appel à la douleur physique : aiguilles, cravache, martinet, tapettes à clous, bambou, gants à clous...
Le rouge désigne la pratique du fist, le jaune l'uro. Et enfin le marron : "la dernière couleur, celle qui est le cercle suprême de Sade, contrairement à Pasolini qui met le cercle du sang après le cercle de la merde". Selon Marc, c'est la pire des soumissions. La merde n'est pas démonstrative, elle est forcément intime par définition". C'est un véritable acte amoureux qui ne mérite pas de témoin (...) c'est la matière la plus intime, la plus taboue, et la plus taboue donc la plus intime".
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