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Dimanche matin. Je n'ai pas encore dormi, et le soleil brûle déjà sur la Canebière. Je sens mon corps vague plein de sueur se dissoudre dans l'effervescence de la ville. Une sorte d'excitation fiévreuse m'anime. Je mate la foule de mecs qui se déversent dans les cafés, et débordent sur le trottoir. Mes yeux sont accrochés à leur paquet, à leur jogging matinal, que j'imagine plein de cette fraîche odeur de foutre du réveil. Je voudrais y plonger la tête, plonger dans les profondeurs de leur pantalon, et me noyer dans un océan de pisse.
Dimanche matin. Je n'ai pas encore dormi, et le soleil brûle déjà sur la Canebière. Je sens mon corps vague plein de sueur se dissoudre dans l'effervescence de la ville. Une sorte d'excitation fiévreuse m'anime. Je mate la foule de mecs qui se déversent dans les cafés, et débordent sur le trottoir. Mes yeux sont accrochés à leur paquet, à leur jogging matinal, que j'imagine plein de cette fraîche odeur de foutre du réveil. Je voudrais y plonger la tête, plonger dans les profondeurs de leur pantalon, et me noyer dans un océan de pisse.
Malgré
la fatigue, je me sens tout entier orienté vers un monde de foutre et de
branle. Je pourrais m'abandonner à tous les mecs que je croise, pour qu'ils m'engouffrent,
et me recrachent comme de la morve.
Je décide
d'aller à l'étoile, un vieux cinéma porno près de la gare St-Charles -sans
doute le seul de la ville encore ouvert.
Devant
la vitrine, une pancarte affiche un assortiment de glaces. Des sorbets, des
cônes, des Esquimau, sur fond de plages et de palmiers. Il faut avancer un peu pour apercevoir les rangées de films X et les
accessoires S/M sur des étagères. Derrière la billetterie, la radio passe les
jingles de Nostalgie. On se croirait
presque dans une station service sur l'autoroute des Grandes Vacances.
Je
demande une place. C'est 8euros. Le vendeur me tend un jeton. Je l'insère dans le
tourniquet, comme si j'allais à la fête foraine.
Ouf, ça
y est, je suis à l'intérieur. Le sol est poisseux, ça sent un mélange renfermé
de vieux foutre et de Poppers. Dans la pénombre, je monte un escalier
interminable.
1er étage. J'arrive dans une salle immense, avec des rangées de banquettes rouges sans séparation. Sur l'écran, un gars se fait sucer entre une piscine et un yucca, dans le jardin d'une maison à la californienne. Son râle est étiré, comme au ralenti. Il se fond dans une musique atmosphérique d'instruments à cordes.
La salle
est presque vide. Je suis un peu déçu. Je remarque un gars assis au premier
rang. Il est confortablement installé, avec un joint et une bière. Il doit
avoir la soixantaine. Il s'astique doucement, à travers son bermuda. Il n'a pas
remarqué ma présence. ça m'excite
de le surprendre dans son intimité.
Sur les
banquettes arrières de la salle, j'aperçois une rangée de trav' à quatre pattes
cul nu face à l'écran. Elles attendent sans doute leur prochain client. Elles discutent
entre elles comme si elles étaient installée au café, insouciantes. Je suis
fasciné.
Plus au
fond, dans l'ombre, des septuagénaires guettent ma présence, adossés au mur. Je
sens une trique dure et douloureuse serrer mon froc. Je fais mine de les
ignorer, mais, secrètement je voudrais qu'ils me sodomisent l'un après l'autre.
La
fatigue monte. Je pourrais m'effondrer de sommeil et mourir heureux. Qu'on
m'enterre ici !
Je
m'aventure dans le reste du cinéma. Lumière glauque, canapés rouges en
plastique et dédale de pissotières. Des distributeurs de bière et une forte
odeur de mégot. J'entends des sons qui se répandent en échos comme dans une
caverne. Des râles de plaisir, des portes qui grincent, le bruit de pas collant
sur le sol. Les garçons que je rencontre ont l'air de tourner en rond, comme
bloqués dans une spirale de désir.
2e étage. Une salle plus petite, avec des alcôve qui s'articulent autour d'une allée centrale. Sur l'écran, des garçons ensoleillés s'enculent sur des meules de foin, dans une prairie baignée de lumière. Au fond de la pièce, dans le noir complet, j'entends des peaux se claquer les unes contre les autres. Je n'ose pas y aller.
Un mec s'approche
de moi, avec une énorme queue demi molle entre les mains. Il me propose de le
sucer. J'avale sa bite d'un seul coup, avec des yeux pétillant. A cet instant,
je voudrais que les bites du monde entier se déversent dans ma gorge, et
devenir un trou béant. J'ouvre les yeux, le mec est déjà parti. Je me suis
peut-être endormi. Il est temps de rentrer.
Je
cherche la sortie. Le cinéma a l'air de se dilater davantage à mesure que je le
traverse, comme s'il n'avait pas de contours. Je trouve l'escalier du début, repasse
le tourniquet, la billetterie, et enfin, la Canebière. La rue est bondée. Il
doit être 12h passé. Le soleil est écrasant.
Devant
le vitrine, je regarde la pancarte de glaces. Elle me projette dans les plages
d'été de mon enfance, dans les parfums de sel et de crème solaire, de voiture
bouillante et de sable mouillé. Je commande un sorbet citron.
[ pour visiter le cinéma : cinema-letoile.com/letoile ]
[ pour visiter le cinéma : cinema-letoile.com/letoile ]
c'est beau
RépondreSupprimerMerciiiii
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